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Frédéric Fabre

Conseiller Régional Rassemblement National - Maire de Doulaincourt-Saucourt

travaux & interventions au conseil régional

Nous avons beaucoup travaillé au sein de la région. L'étude sérieuse des dossiers nous à permis à maintes reprises de mettre en évidence les problèmes que soulève, cette nouvelle superstructure désirée par l'Europe et mise en musique par tous nos opposants dirigeants le pays au niveau local et national depuis 30 ans.
Ces grandes régions, tous comme les communautés de communes, promesses d'économie d'échelles et devant donc réduire la fiscalité au niveau local, régional et national se révèle, une fois de plus source de dépenses supplémentaires sans pour autant voir s'améliorer la vie des citoyens.
Les quelques vidéos et photos en liens vous permettront de constater par vous-même parfois et souvent ce que ne vous révèlent pas les médias locaux et nationaux

tEXTE DE MON INTERVENTION

Monsieur le Président,

 

            Nous pourrions saluer la mise en place d’une stratégie de filière que nous réclamons depuis le début de la mandature. Nous ne le ferons pas.

            Il n’y a dans ce rapport tardif ni convergence ni stratégie.

 

            Comment pourrait-on faire converger des dispositifs qui d’une part ont vu leurs modalités fixées dans les PDR 2014-2020 et qui d’autre part sont sévèrement encadrés par l’Union Européenne ? Ainsi, vous nous proposer la continuité des PDR, donc sans apport quelconque, et la mise en place d’un régime d’aide européen totalement balisé par le droit communautaire. La conclusion est claire : vous ne disposez d’aucun moyen permettant la convergence. D’un côté, vous êtes légitimement liés aux engagements passés, de l’autre, vous êtes sous camisole européenne. Voilà la démonstration éclatante de l’innocuité d’une collectivité aux pouvoirs renforcés mais inefficaces. « Convergence », « harmonisation », « stratégie » ne restent finalement que des mots servant le marketing d’une direction de région qui se veut européiste.

 

            Pour des raisons stratégiques et politiques, la stratégie de filière que vous nous soumettez n’en est pas une. En effet, il nous semble inconcevable de fixer des objectifs ambitieux de transformation du bois si la mobilisation du potentiel forestier n’augmente pas sensiblement. Rappelons que seulement la moitié du potentiel forestier est mobilisé chaque année. Conscient de cet enjeu primordial, vous nous proposez d’intervenir principalement via le soutien à l’amélioration des dessertes forestières. Or, en agissant ainsi, vous sautez la première étape. Vous nous direz peut-être que le sujet est sur la table et qu’il fera rapidement l’objet d’une délibération : nous y prêterons une grande attention. En France, 3/4 des forêts sont privées et partagées entre 3,5 millions de propriétaires. De fait, la forêt est morcelée. Face à cette situation, une véritable stratégie de filière s’attellerait pleinement au remembrement de la forêt, condition première de l’accroissement de la mobilisation de la ressource et de l’efficacité du dispositif de soutien à l’amélioration de la desserte forestière. Je vous rappel que nous avions fait des propositions en ce sens que vous avez rejeté par principe au détriment de l’intérêt collectif. Dès lors, vos choix stratégiques forment une stratégie incomplète mais également incohérente et cadenassée.

 

            Avec un budget dédié à la forêt de 4 millions d’€ sur 2,8 milliards d’€ de budget régional, autant dire que les possibilités apparaissent minces, que les mots sonnent creux et que votre volonté politique en la matière est faible.

            La forêt est un atout majeur de la France. C’est aussi une filière formidable pour notre région. Le nécessaire développement de la filière bois répond à des enjeux transversaux et cruciaux (enjeux environnemental, d’indépendance énergétique, économique, social, mais aussi d’aménagement du territoire, touristique, culturel et paysager). Nombreux furent et sont avec vous les hommes politiques à avoir envisagé le développement de cette filière. Vous l’avez envisagé, c’est déjà pas mal, mais vous ne l’avez jamais fait avec conséquence. Mon département,  la Haute-Marne,  en est un exemple emblématique. Pire là où elle existait elle est en phase de démantèlement, il suffit de visiter Liffol Le Grand pour s’en convaincre.

            Outre cette absence de volonté politique, le développement de la filière, qui devrait être une source d’emplois locaux est entravé par l’Union Européenne. En effet nous pouvons déjà constater une augmentation importante de travailleurs détachés dans nos forêts, mais surtout nombre de marchés de travaux forestiers sont attribués à des entreprises étrangères spoliant ainsi nos entreprises locales qu’il nous ait interdit de privilégier, j’aurai des exemples à vous donner chez moi en Haute Marne.  Tant que nous ne pourrons pas mettre la priorité de transformation sur nos entreprises, vous favoriserez la mobilisation de la ressource pour une transformation faite à l‘export. Au cœur de la mondialisation sauvage où tous les dumping sévissent, vous nous promettez de relocaliser une partie de la première transformation en France. Pour ce faire, vous fixez le plafond de l’aide régionale à 10 % des investissements matériels bien que vous reconnaissiez que les investissements nécessaires à l’amélioration de la compétitivité, des scieries principalement, sont bien souvent supérieurs au chiffre d’affaires annuel des entreprises. Il s’agit là d’un nouvel exemple d’esbroufe marketing. En proposant un niveau d’aide pareil, vous reconnaissez ne pas vouloir développer la filière.

            Cependant, même si vous aviez eu l’intention de proposer un taux d’aide efficace à la première transformation, vous auriez rencontré un mur, celui que l’UE dresse devant notre liberté économique.  Au nom de la sacro-sainte « concurrence libre et non-faussée », l’UE fixe des plafonds d’aides aux entreprises (les fameuses aides de minimis) et surtout nous expose aux quatre vents de la mondialisation sauvage à travers la mise en concurrence déloyale avec des pays « à bas coûts » sans nous donner la possibilité de nous en prémunir et de défendre notre appareil de production. La filière bois en a bien sûr fait les frais, dois je vous rappeler le nombre de scierie disparues au cours des dernière décennies ? La construction de cette filière doit s’appuyer sur un moyen formidable et libérateur : l’État. Cet État régulateur qui doit protéger intelligemment nos entreprises, nos salariés, les intérêts du pays.

           

            Pour des raisons politiques et institutionnelles évidentes, votre construction de filière est malheureusement vouée à l’échec. Les cadres d’intervention doivent être rebâtis. En conséquence, lorsque vous avancez la volonté de développer la filière, nous ne pouvons vous croire. Par ces effets d’annonce, vous tenter de valorisez l’image de la région. Vous la rendez omniprésente, par une multiplicité de dispositifs bien trop faibles pour une action déterminante. Vous rêvez d’une fédération des régions européennes, nous le savons et vous ne vous en cachez pas. Néanmoins, votre projet politique entre en contradiction avec les objectifs que vous affichez et ceux qu’attendent nos concitoyens. Ce projet plus gravement lèse les Français.

 

Alors, bien entendu, le dispositif que votre équipe propose aujourd’hui répond aux attentes des acteurs du segment de filière « mobilisation de la ressource », que nous même, appelions de nos vœux spécialement pour la Champagne Ardenne. Il ne servira pas à lui seul à organiser la filière mais il ne la desservira pas. Considérant ce dossier sur le seul aspect technique des mesures proposées nous voterons pour.